Les statistiques relatives à l’exil fiscal sont en hausse considérable dans l’Hexagone. Rien qu’entre 2012 et 2015 par exemple, 15 000 contribuables ont quitté le territoire français. Le procédé considéré comme légal n’en finit pas de convaincre plusieurs nationaux.
La promesse d’une fiscalité moins lourde pour les classes moyennes
L’exil fiscal est une pratique visant à changer son domicile fiscal en effectuant un déménagement de sa résidence principale à l’étranger. L’objectif est l’allègement des charges fiscales en s’installant dans un pays où la fiscalité est moins lourde qu’en France. Cette pratique concerne essentiellement les artistes, les chefs d’entreprise, les sportifs ainsi que les actionnaires aisés, mais également une grande partie de la classe moyenne. La situation est considérée comme légale, car seuls les domiciles situés dans le territoire de l’Hexagone sont imposés par l’Administration française.
Avec la fiscalité de plus en plus pressante en France, il n’est pas étonnant de voir le nombre des exils fiscaux augmenté au fil des années. Actuellement, le fisc compte plus de 40 000 exils fiscaux, soit environ 15 000 de plus par rapport à 2007. Il convient de préciser que ce chiffre fait référence au nombre de départs. Il ne prend pas en compte les ménages qui reviennent en France.
Ces dernières années, la majorité des foyers qui partent incluent ceux de classe moyenne. En effet, la mauvaise réputation de l’Hexagone en termes de pression fiscale est imputée à son indifférence de la situation des classes moyennes. Selon les chiffres mentionnés par Les Échos, un bond de 40 % du nombre d’exilés dont le revenu fiscal de référence est supérieur à 100 000 euros a été enregistré en 2013.
Les chiffres de l’exil fiscal selon l’âge et la classe sociale
Un début de pauvreté pointe auprès de nombreux retraités, tous secteurs confondus, selon une étude du cabinet Bradley Hackford. La situation s’est aggravée depuis que la CSG (contribution sociale généralisée) a augmenté de 1,7 %. Pour y échapper, pas moins de 50 000 retraités ont préféré se rendre au Portugal. Il faut savoir que le régime fiscal de ce pays exonère les étrangers de toute imposition durant les 10 premières années de résidence. Du côté des plus jeunes, à savoir de moins de 30 ans, ils sont 40 % à s’expatrier. Leurs destinations de prédilection sont plutôt les États-Unis ou l’Angleterre.
Même si les classes moyennes inférieures sont les plus intéressées par l’exil fiscal, les classes moyennes supérieures ne sont pas en reste. Il en va de même pour les plus riches qui doivent payer l’impôt de solidarité sur la fortune. À titre d’exemple, l’étude des Échos fait mention de 714 redevables à l’ISF qui se sont exilés en 2013, contre 620 l’année d’avant.
Aucune classe sociale ne semble donc être épargnée. Cependant, la fiscalité ne serait pas la seule responsable de cet exode. L’exil fiscal serait également dû à un désintérêt professionnel pour l’Hexagone dont les offres d’emploi seraient moins attirantes qu’à l’étranger.
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